Partager l'amour
Par Clochix le vendredi 14 octobre 2011, 02:10 - Lien permanent
Je sors groggy de cette première journée de Paris Web. Je m'attendais à quelque chose de génial, mais c'est sans commune mesure. Il y a une énorme différence entre suivre les conférences à distance et y assister depuis le cœur d'un des amphis, entouré de centaines d'autres personnes de chair qui partagent la même passion. La première journée a sans doute quelque chose de magique, comme toute première fois, et demain sera un autre jour. Mais aujourd'hui, j'ai ressenti le slogan de Paris Web, « Share the love », réellement prendre corps, j'ai ressenti physiquement cet amour des ouvriers du Web pour leur métier et pour le Web, je l'ai pris en pleine face, avec un immense plaisir.
La journée fut riche en émotions, retrouvailles avec de vieilles connaissances, rencontre avec des gens qui, je n'en suis toujours pas revenu, me connaissent, et les conférences. Si la plupart de celles auxquelles j'ai assisté m'ont donné l'impression d'avoir plus appris en une journée que depuis des mois, j'ai vécu, involontairement, un grand moment d'émotion lorsque mes camarades de Mozilla ont fait pour la première fois une démo de B2G, le futur OS de Mozilla pour téléphone portable. Je n'en suis pas revenu. Le projet a été lancé à la fin juillet, et aujourd'hui, ils ont déjà un prototype utilisable, un OS sur un téléphone, qui affiche toute l'interface en HTML dans Gecko, et est capable, pour l'instant en tapant dans Android mais demain je l'espère en se basant sur des API de plus bas niveau, de connaitre le niveau de la batterie, d'envoyer et de recevoir des SMS, et de passer des appels téléphoniques. Deux mois et demi après le début du projet. Volkmar et Vingteun (et leurs camarades qu'ils n'ont pas cités) sont définitivement des héros, ils méritent une statue.
Mais je m'égare, cette démo a été le coup de grâce qui m'a achevé. Je n'avais pas besoin d'elle pour que la journée soit magique. En sortant de l'apéro, et ce n'était pas qu'à cause de l'alcool, je n'avais qu'une idée en tête, une préoccupation: comment partager notre passion au delà de notre microcosme. Si le public de Paris Web semble beaucoup plus diversifié que dans d'autres évènements pour geeks, on reste entre ouvrier du Web. Des tas de gens de sont pas ouvriers du Web, et ne savent pas combien c'est un média merveilleux. En marchant dans la rue, j'avais envie de dire à tous les passants que je croisais que le Web était beau et bon. Mais je crois que j'avais dépassé le niveau raisonnable d'alcoolémie, et je me suis heureusement retenu. Reste, plus sérieusement, cette question, que j'ai déjà évoquée à propos de Drumbeat: comment partager l'amour pour cet objet parfaitement aimable, le Web, au delà du cercle des initiés ? Comment ?
Je vais me coucher, le réveil sonne dans 4 heures. Je vais garder mon badge autour du cou pour faire de beaux rêves. Je compte sur vous pour trouver une réponse pendant mon sommeil.
Commentaires
Apparemment, t'as pris une Secousse
J’espère que tu ne vas pas t’étrangler avec le cordon de ton badge !
ca fait plaisir a lire et donne envie d'y aller l'année prochaine en tout cas.
« En marchant dans la rue, j'avais envie de dire à tous les passants que je croisais que le Web était beau et bon. » Pareil. Mais, même pas besoin : en sortant du métro, on m'a demandé ce qu'était ce cordon « Paris Web » autour de mon cou et waouh... #sharethelove
Retour intéressant. Va vraiment falloir que je fasse le déplacement la prochaine fois.
Petit remarque, je préfère "Artisan du Web" c'est plus élégant que Ouvrier (qui a plus une connotation d'industrialisation/travail à la chaine).
Aaaaah mais c'est donc toi avec qui j'ai discuté à l'apéro et qui m'a demandé justement comment "partager cet amour" !
Je suis ravi en tout cas que tu perçoives ParisWeb comme on s'efforce à le faire
@webozor, @MoOx: oui, il faut vraiment venir, parce que PW c'est beaucoup plus que ce que l'on en voit de l'extérieur, que le contenu des confs, c'est aussi (surtout ?) une ambiance, des rencontres, des tas de discussions impromptues pendant les pauses, et une énergie qui se dégage de l'ensemble. Et c'est là qu'est à mon avis le gros problème: la taille. Il y a beaucoup moins de places disponibles que de gens qui voudraient venir. Et je ne pense pas que l'évènement puisse beaucoup grossir. Pas tant pour des raisons logistiques qu'humaines. PW reste suffisamment "petit" pour être convivial, on peut discuter avec tous les orateurs, en trois jours (et trois nuits pour certains) on a le temps d'échanger (même si je suis frustré de n'avoir pas davantage discuté avec chacun et chacune des gens que j'ai rencontré, et de n'avoir pas rencontré tout le monde). Je ne suis pas sûr qu'en grossissant l'évènement conserverait cette convivialité. La solution passe sans doute par l'organisation d'autres évènements dans le même état d'esprit. Et ça tombe bien, Sud Web a annoncé que leur deuxième édition aurait lieu en Mai à Toulouse.
@MoOx: l'ouvrier ne travaille pas forcément à la chaîne. J'hésite sur le terme le plus adéquat. Artisan ? Mais il y manque un peu la notion de groupe. Artiste, créateur ? parfois j'espère, mais hélas pas tout le temps. Travailleur ? Souvent, mais le travail est une peine et le Web est pour moi plus qu'un travail. Steward, plombier, fabricant, jardinier, un peu tout à la fois…
@GoOz: je te rassure, vous parvenez très bien à faire de PW bien plus qu'une simple conférence.
@MoOx : le mot « ouvrier » n'est pas sale. Il évoque aussi la « belle ouvrage » et l'amour du travail bien fait. Pour ma part, c'est au contraire l'attachement au vocabulaire de l'artisanat dans le Web qui commence à éveiller ma suspicion : ne serait-ce pas une façon de maquiller la bidouille sans ambition ? Pourquoi pas « artiste » tant qu'on y est
On a tous encore la tête dans les étoiles et la résonnance d'après Parisweb est toujours aussi vibrante année après année. Le scribe de karl Dubost m'a rappelé la belle histoire de l'écriture dont le web est la continuation. L'esprit des "anciens compagnons imprimeurs" me paraît bien coller à nos métiers aussi. Et comme les compagnons, on aime bien boire et on se retrouve de temps en temps à l' ApéroWeb. C'est une occasion régulière de nous donner le temps des rencontres entre bidouilleurs et/ou experts de la carcasse ou du moteur.. de rendu:-)
à bons entendeurs !